Carlos Ruiz Zafon & Citations
L'envie est la religion des médiocres. Elle les réconforte, répond aux inquiétudes qui les rongent de l'intérieur et, en dernière instance, leur pourrit l'âme et leur permet de justifier leur mesquinerie et leur jalousie au point de croire que ce sont des vertus et que les portes du ciel s'ouvriront seulement pour les malheureux comme eux, qui passant dans la vie sans laisser plus de traces que leurs sordides tentatives de rabaisser les autres et si possible de détruire ceux qui, par le simple fait d'exister et d'être ce qu'ils sont, mettent en évidence leur pauvreté d'esprit, d'intelligence et de courage. Bienheureux celui qui lapident les crétins, car son âme ne leur appartiendra jamais.
[Le Jeu de l'Ange]
La foi est une réponse instinctive à des aspects de l'existence que nous ne pouvons expliquer autrement, que ce soit le vide moral que nous pervevons dans l'univers, la certitude de la mort, le mystère des origines, le sens de notre propre vie ou son absence de sens.
[Le Jeu de l'Ange]
Les véritables réponses viendront d'elles-mêmes.
[Le Jeu de l'Ange]
Il n'est rien, sur le chemin de la vie, que nous ne sachions déjà avant de nous y être engagés.
[Le Jeu de l'Ange]
On n'apprend rien d'important dans l'existence, on ne fait que se souvenir.
[Le Jeu de l'Ange]
Savez-vous quel est l'avantage des coeurs brisée ? [...] C'est qu'ils ne peuvent véritablement se briser qu'une fois. Les suivantes ne sont que des égratignures.
[Le Jeu de l'Ange]
Croire ou ne pas croire est un acte de lâcheté. On sait ou on ne sait pas un point c'est tout.
[Le Jeu de l'Ange]
Nous abandonnons tous nos grandes espérances sur la route.
[Le Jeu de l'Ange]
Un intellectuel est ordinairement quelqu'un qui ne se distingue pas précisément par son intelligence. [...] Il s'attribue lui-même ce qualificatif pour compenser l'impuissance naturelle dont il sent bien que ses capacités sont affectées. C'est aussi vieux et aussi sûr que le dicton : "Dis-moi de quoi tu te vantes, et je te dirai ce qui te manque.". C'est pain quotidien. L'incompétent se présente toujours comme expert, le cruel comme pitoyable, le pécheur comme dévot, l'usurier comme bienfaiteur, l'arrogant comme humble, le vulgaire comme distingué et l'abruti comme intellectuel. Encore une fois, c'est le cas de toute oeuvre de la nature, qui, loin d'être la sylphide chanté par les poètes, est une mère cruelle et vorace qui a besoin de se nourrir des créatures qu'elle continue à pondre pour rester vivante.
[Le Jeu de l'Ange]
Carlos Ruiz Zafon.